
VU DU KOP – Axel ALLORY « Je savoure chaque minute de jeu. »
Après avoir été éloigné des terrains toute la saison dernière, Axel ALLORY reprend la compétition avec le groupe N1 du HLHB. Samedi dernier, il a joué et marqué contre l’Union Sud Mayenne. Une renaissance handballistique après des mois de patience et de reconstruction.
Pour Axel, la passion pour le handball ne date pas d’hier. Tout a commencé à l’âge de 11 ans avec les copains de Baugé en Anjou. Un choix inconscient qui va devenir une véritable passion.
« Ce n’était pas forcément quelque chose de réfléchi, mais plutôt l’envie de partager une activité avec mes copains d’école. On formait un petit groupe très soudé, et le fait de se retrouver sur le terrain après les cours a vraiment été le déclencheur. J’aimais l’intensité des entraînements, l’esprit collectif, et surtout cette
sensation unique de faire partie d’une équipe où chacun compte. C’est ce qui m’a poussé à continuer et à me donner les moyens de progresser. »
Une progression rapide qui l’a ensuite fait intégrer la section sportive du lycée Sud, au Mans. Une nouvelle étape
pour se rapprocher un peu plus du haut niveau.
« Cela a marqué un moment importante pour moi, c’était la première fois que je pouvais vraiment concilier études et sport. J’ai beaucoup appris durant ces années, que ce soit sur le plan technique, physique, mais aussi mental. »
Après Le Mans, c’est à Saran, que le Sarthois pose ses valises. 3 saisons dans l’antichambre de la Proligue. Un autre monde ou le professionnalisme est omniprésent.
« J’ai découvert la rigueur quotidienne d’un joueur de haut niveau, la discipline à l’entraînement, le travail invisible en dehors du terrain, et l’importance de toujours chercher à repousser mes limites. Cela m’a véritablement construit en tant que joueur, mais aussi en tant que personne. »
Après une dernière année, chez les Septors marquée par une première grave blessure, direction la Bretagne et le HLHB en juillet 2024, un choix réfléchi en adéquation avec la vision d’un club de Hand ball.
« J’ai tout de suite ressenti que c’était plus qu’une simple équipe, c’est un club qui véhicule des valeurs fortes, des valeurs humaines qui me parlent beaucoup. On sent vraiment que l’esprit collectif passe avant tout, et ça me correspond parfaitement. Ce qui m’a marqué dès les premiers contacts, c’est le côté familial du club. Ici, il y a une vraie proximité entre les joueurs, les bénévoles, les dirigeants et les supporters. On ne se sent pas uniquement comme un joueur de passage, mais réellement intégré dans une grande famille ou chacun à sa place et son importance.
Il y a aussi une ambition sportive claire, avec des objectifs qui sont cohérents et qui reflètent exactement ce que je recherche. Le club veut progresser pas à pas, dans la durée, en construisant un projet solide. Et également au fait de toujours viser plus haut tout en restant fidèle à des valeurs simples : le respect, la solidarité et l’envie de se battre ensemble. C’est pour toutes ces raisons que je n’ai pas hésité à m’engager pour continuer à grandir.»
Malheureusement à l’aube de la reprise, le genoux cède et transforme la saison 2024/2025 en une copie blanche, avec pour unique titre « frustration ».
« Devoir rester à l’écart a été un moment compliqué pour moi. Quand on est joueur, on a toujours envie d’être sur le terrain, de participer aux matchs et de partager les émotions avec ses coéquipiers. Ne pas pouvoir le faire, surtout quand on vient d’intégrer un nouveau groupe, c’est difficile à vivre. J’avais vraiment cette envie de reprendre le plus vite possible.
Ce qui a été le plus difficile durant ces deux années d’inactivité, c’est clairement le manque de sport au quotidien. Quand on a l’habitude de s’entraîner tous les jours, d’avoir un rythme de joueur avec les séances, les matchs et toute l’intensité que ça implique, se retrouver du jour au lendemain sans cette routine est vraiment troublant. Ce vide, on le ressent beaucoup, et bien souvent je me surprenais à repenser aux moments vécus sur le terrain, à cette adrénaline que le handball procure et qui me manquait énormément. »
Une période de convalescence où la patience a dominé, facilitée par l’omniprésence des composants du club.
« Avec le temps, j’ai compris qu’il fallait être patient et avancer étape par étape. Revenir trop vite aurait pu être risqué, donc j’ai essayé de garder la tête froide et de respecter le processus de récupération. Dans cette période, le club a joué un rôle énorme. Le staff médical et tout l’encadrement m’ont énormément soutenu, que ce soit dans le suivi de ma rééducation ou dans l’accompagnement moral. Ça m’a beaucoup aidé à rester concentré et à garder la motivation.
Aujourd’hui, je suis de retour, et ça me donne encore plus d’énergie et de détermination. J’ai envie de me donner à fond pour l’équipe, mais aussi de continuer à avancer progressivement pour être à 100 % sur la durée. »
Avec deux blessures en deux ans les périodes de réflexion sont nombreuses, à commencer par une introspection sur son corps et la manière d’en prendre soin pour l’emmener haut et longtemps.
« Sur le plan personnel, le fait de ne pas jouer m’a aussi permis d’apprendre. La première fois, c’était difficile à accepter, mais la seconde, j’ai compris l’importance de prendre du recul, et du temps pour soi et surtout d’écouter son corps. On réalise que la récupération fait partie du chemin et qu’il ne faut pas forcer les choses. Même si ça a été compliqué, ça m’a renforcé mentalement et ça m’a permis de revenir avec encore plus de détermination.»
Une détermination qui a remis en exergue le plaisir de jouer au quotidien. Une célébration permanente.
« Aujourd’hui, je sais apprécier chaque moment passé sur le terrain, que ce soit à l’entraînement ou en match. Je savoure davantage et je mesure la chance de pouvoir rejouer. Cette expérience m’a donné une vision supplémentaire et une nouvelle motivation. Je vois vraiment cette reprise comme un nouveau départ,
une renaissance.»
Et avec 24 mois d’indisponibilité, on peut s’attendre à reprendre la peur au ventre. Il n’en a rien été avec tout le travail réalisé en amont. Les bonnes sensations sont revenues rapidement.
« Quand on reprend après de longs mois d’arrêt et plusieurs blessures, on s’attend forcément à avoir un blocage psychologique, une appréhension à l’idée de se refaire mal. Honnêtement, je pensais que ça allait être difficile pour moi aussi. Mais à ma grande surprise, ça n’a pas été le cas. J’ai été très bien entouré, à la fois par les chirurgiens et par le centre de rééducation de Kerpape. Leur suivi a été exemplaire et m’a permis de retrouver totalement confiance en mon genou. Cette confiance a fait disparaître la peur, et je peux dire que je suis revenu sans crainte particulière. Ce qui a changé en revanche, c’est mon approche au quotidien. Avant, j’avais tendance à me focaliser uniquement sur les entraînements et les matchs, sans forcément prêter attention à tout ce qui tourne autour, comme la préparation invisible.
Aujourd’hui, je sais que mon corps a besoin de plus de soins et d’attention. Par exemple, je m’étire beaucoup plus régulièrement, ce que je ne faisais pas assez auparavant. En résumé, je dirais que ces épreuves m’ont obligé à être plus rigoureux et plus à l’écoute de mon corps. C’est une nouvelle manière de travailler qui, au final, me rend plus complet pour durer dans le temps.»
Cap maintenant sur la saison 2025-2026 avec des ambitions très claires.
« Mon objectif personnel est avant tout de vivre une saison pleine, sans coupure et sans blessure, parce que c’est ce qui me tient le plus à cœur après les dernières années. J’ai envie de retrouver une vraie continuité et d’enchaîner les matchs pour prendre de l’expérience et progresser.
Ensuite, je souhaite être un véritable atout pour l’équipe, un joueur sur lequel les coachs et mes coéquipiers peuvent compter dans les moments importants. Pour cela, il faudra que je donne le maximum à chaque entraînement et que je continue à travailler sérieusement, afin de mériter du temps de jeu et d’apporter ma pierre à l’édifice.
Sur le terrain, mon ambition est aussi très concrète : être un bon shooter, marquer un maximum de buts et créer du danger pour l’adversaire. J’ai envie d’être un joueur qui fait la différence dans les moments importants, capable de peser sur le score et de contribuer activement aux succès de l’équipe. Je sais que les prestations individuelles ne valent rien sans le collectif, donc l’objectif reste aussi de m’intégrer pleinement dans le projet du groupe N1, d’apporter mon énergie et mon envie sur le terrain et d’aider l’équipe à atteindre ses ambitions. Si à la fin de la saison je peux dire que j’ai beaucoup appris, que j’ai progressé et que j’ai eu un rôle actif dans le parcours du club, ce sera une vraie réussite pour moi. »
Et en préambule du futur, il y a eu ce premier rendez-vous avec le chaudron de Kerlano et une belle victoire contre l’union Sud Mayenne samedi dernier.
« C’est une expérience incroyable. L’ambiance était vraiment joviale et intense, et on sentait toute l’énergie qui venait des supporters. À chaque but marqué, toute la salle explosait, et ça donne immédiatement envie de se donner à fond sur le terrain.
Je pense sincèrement qu’une ambiance comme celle-là peut faire la différence dans un match. Non seulement, elle nous pousse à nous dépasser, mais elle met aussi une pression supplémentaire sur l’adversaire, qui ressent toute cette intensité. C’est un vrai avantage pour l’équipe, et ça montre à quel point le club a des supporters passionnés et engagés. Personnellement, c’est motivant et cela donne envie de tout donner à chaque rencontre.
La salle a beau être relativement petite, elle porte parfaitement son surnom de “Chaudron”. Ce qui s’en dégage est énorme et on ressent vraiment que chaque supporter vit le match avec nous. C’est ce type d’ambiance qui rend l’expérience encore plus unique et donne envie de se surpasser.»
Dans quelques jours, l’équipe affronte Rouen. Les deux premiers déplacements ont été difficiles, à l’inverse des
matchs à domicile. Mais la première victoire loin du chaudron est imminente.
« Je pense que la différence de performances à l’extérieur peut venir de plusieurs facteurs. Tout d’abord, les longs trajets peuvent peser, pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. Voyager plusieurs heures avant un match n’est jamais simple, et ça peut parfois impacter la concentration ou la fraîcheur sur le terrain. Ensuite, je crois que beaucoup de matchs se jouent à très peu de choses. Par exemple, à Libourne, ça s’est vraiment joué sur des détails. Il ne nous manque vraiment pas grand-chose pour être plus réguliers loin de nos bases, mais je suis convaincu qu’avec le temps et l’expérience, on va corriger le tir.
L’équipe est très homogène, avec des joueurs qui se connaissent bien et qui ont le niveau pour réaliser de grandes choses. Il suffit juste de rester concentré, de continuer à travailler et de se montrer solidaires, et je suis sûr que les résultats à l’extérieur suivront. On a une équipe faite pour tout surmonter ! »