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Interview sur la maladie de Sever

La croissance, c’est forcément un moment un peu compliqué quand le corps des enfants se transforme.

Tout ça ne se fait pas sans quelques petits bobos.

Engagé dans le développement de la pratique, dès le plus jeune âge, le HLHB s’est entouré de compétences nouvelles
depuis la saison dernière.

En charge de la formation initiale, Fabrice Bertrand garde un œil attentif sur ses Lionceaux tant sur le plan sportif que physique.

Ainsi, une de ses jeunes pousses, Nathan, est atteint de la maladie de Sever. C’est une maladie qui n’est pas grave mais qui demande beaucoup d’attention car elle touche le talon des enfants essentiellement. Cette inflammation provoque des douleurs qui, normalement, les empêcheraient de pratiquer leur sport favori.

Parce que Fabrice ne souhaite laisser personne sur la touche, il aménage des séances afin qu’il continue à pouvoir s’éclater avec ses copains.

Le papa de Nathan et Florent Maillard médecin du club répondent à nos questions pour en apprendre plus.

Maladie de sever

Florent, qu’est-ce que la maladie de Sever ?

Alors, c’est une maladie de croissance du talon de l’enfant qui se manifeste par une inflammation des zones de croissance du talon. Elle est déclenchée par l’effort, principalement la course à pied et le saut. Elle est favorisée par une traction excessive des tendons pendant la période de croissance entre 8 et 13 ans avec un pic autour des 10 ans.

Quels sont les symptômes ?

Ce sont des douleurs aiguës qui provoquent une boiterie et qui peuvent même empêcher complètement la pose du talon.

Donc après la caractéristique importante c’est le fait que cette douleur soit purement mécanique se déclenche par l’effort et se calme au repos. En phase inflammatoire très aiguë la douleur peut persister après l’effort mais elle est  toujours forcément déclenchée et liée à l’activité physique.

Comment traiter cette maladie ?

Le traitement c’est d’abord et avant tout d’arrêter les activités qui déclenchent la douleur à la phase aiguë. Donc du repos sportif relatif, c’est-à-dire arrêter la course et les sauts. Ensuite évidemment on peut prendre des antalgiques pendant quelques jours. On peut aussi porter des
talonnettes de marche pour soulager un peu la pose du talon.

C’est souvent utile de faire un bilan podologique pour voir s’il y a un problème postural associé et à ce moment faire des semelles orthopédiques adaptées à l’enfant.

Et puis assez rapidement dès que la phase très très douloureuse est passée il faut faire de la rééducation avec l’aide d’un kiné qui va consister essentiellement à faire des exercices d’étirement pour augmenter la souplesse tu triceps de la jambe pour qu’il y ait moins de traction via
le tendon calcanéen sur le talon.

Stéphane, comment vous êtes-vous rendu compte que Nathan était impacté par la maladie de Sever ?

On avait eu déjà une alerte l’année dernière, il était parti courir avec moi et le soir il avait mal au talon et puis le lendemain rien, on trouvait cela bizarre. Et là, suite à son premier entraînement de l’année, il a été assez intense apparemment, il m’a dit « papa j’ai vraiment mal au talon » et 1 heure après dans la maison il marchait vraiment sur la pointe des pieds. Je pensais que c’étaient des crampes au départ.

Le lendemain pareil, mais il avait vraiment mal, je me suis dit là y a un problème. Donc on est allé voir le médecin qui nous a dit que c’était une tendinite du talon. Puis on est allé dans une clinique spécialisée – la clinique du sport faire une échographie et tout de suite ils nous ont dit que ce n’était pas une tendinite mais la maladie Sever, et qu’il allait être impacté par cette maladie-là.

Après, Fabrice nous a dit « on a un médecin qui connaît cette maladie-là et qui peut qui peut intervenir » moi je le connaissais juste par rapport à son fils qui joue avec Nathan et je l’avais aussi vu à un match de la N1 sur le banc. Il a confirmé le diagnostic et a prescrit du kiné, et puis ça s’est enchainé tout simplement.

Comment cela impacte sa pratique du handball ?

Plus de course, plus de saut ou d’effort intense. Là il commence à remarcher sans boiter et iil reprend l’entraînement mais sans courir ou sauter, Fabrice lui a préparé des séances adaptées ce qui est top car sinon il aurait dû arrêter complètement.

Comment les séances sont-elles adaptées ?

Alors le premier entraînement il a fait essentiellement des passes et du renforcement musculaire du haut du corps pour travailler la souplesse car mon fils est assez costaud et assez « bourrin » comme il dit. Donc il travaille plus ça, autrement il va se faire mal. Même le haut du corps, parce qu’il force beaucoup, il faut qu’il tire fort, je ne sais pas pourquoi mais comme tous les enfants ils croient que plus on tire fort, plus on marque alors ce n’est pas vrai mais bon… [rire]

À l’école, interdiction de pratiquer, à la maison pareil il ne court plus avec moi, même la pêche c’est compliqué car on fait de la pêche à pied et dans la vase c’est impossible. Beaucoup de choses en moins…

Voyez-vous une amélioration depuis qu’il est suivi ?

Oui on voit une amélioration, mais c’est vraiment par crise et dès qu’il fait un effort. L’autre jour il faisait des passes, assis sur le banc, et après il a voulu suivre un copain à courir et sauter 2-3 fois. Sur le moment ça allait bien mais une fois rentré il ne faisait pas la même tête…

Comme tous les enfants, comme nous, on pense que quand on a plus mal on peut recommencer mais non, il faut expliquer que cela va traîner et que ce n’est pas parce que ça va mieux que tu peux aller faire un footing le lendemain, tu vas rechuter en période de crise. Il le sait car le soir c’est sanction, il le sent « ah je n’aurais pas dû »

Merci pour ces explications et ce témoignage. Nous espérons que Nathan ira rapidement mieux !